⁢c. Le pontificat de Léon XIII

[1]

Le futur Léon XIII, Joachim Pecci fut au début de sa carrière ecclésiastique nommé légat puis délégat par le pape Grégoire XVI. Dans les tribulations que connaissent les États pontificaux, sa position peut être qualifiée de légitimiste. Mais sa nomination comme nonce en Belgique, de 1843 à 1846 va le faire évoluer. Dans un pays dont le roi est protestant et où le pouvoir politique est partagé par les catholiques et les libéraux dont certains éléments sont durement anticatholiques, Mgr Pecci apprend à dialoguer avec ces différentes composantes sans trahir les intérêts de l’Église.

Nommé évêque de Pérouse en 1846, il se trouve confronté à une révolution durement réprimée par l’armée pontificale puis aux représailles terribles de l’armée piémontaise. Mgr Pecci va devoir de nouveau défendre les intérêts de l’Église mais sans violence en utilisant, dans ses relations avec le pouvoir, les principes de liberté que ses interlocuteurs prétendent défendre.⁠[2]

Sur le plan international, dès le début de son pontificat, Léon XIII⁠[3] manifesta sa volonté de pacifier les conflits.

En 1885, à la demande de Bismarck⁠[4] en accord avec l’Espagne, il dut intervenir dans le conflit qui menaçait entre les deux pays à propos de la possession des îles Caroline et Palaos, en Océanie. Le Pape trancha en faveur de l’Espagne, en s’appuyant sur le droit de propriété qu’avait ce pays au titre de premier occupant mais insista en même temps pour que l’Espagne ne laisse plus ces terres à l’abandon. d’autres médiations eurent lieu : en 1890, entre l’Angleterre et le Portugal à propos de la libre navigation sur le Zambèze ; en 1894, entre l’Angleterre et le Venezuela à propos de la Guyane ; en 1895, entre Haïti et Saint-Domingue à propos d’une querelle de frontière. Les successeurs feront de même.

Ces médiations marquent le retour de la papauté dans les affaires internationales au nom de la doctrine morale et sociale de l’Église.

Mieux, en 1888, dans l’encyclique In plurimis[5], à propos de l’enseignement de Paul⁠[6], il écrit ; « Enseignements bien précieux, honorables et salutaires, dont l’efficacité a non seulement rendu et accru au genre humain sa dignité, mais a aussi amené les hommes, quels que soient leur pays, leur langue, leur condition, à s’unir étroitement par les liens d’une affection fraternelle. (…) Grâce à cette charité, les générations qui florissaient d’une manière admirable et ne cessaient de contribuer à la prospérité publique, furent, peut-on dire, incorporées à la vie divine ; et alors, dans la suite des temps et des circonstances historiques, et grâce à l’œuvre persévérante de l’Église, se forma la chrétienté qui fut comme une grande famille des nations chrétiennes et libres. »[7] Cette dernière partie de la phrase est mieux traduite par « … alors que, dans la suite des temps et des événements et grâce à l’œuvre persévérante de l’Église, la société des nations put se constituer sous une forme chrétienne et libre, renouvelée à l’instar de la famille »[8]. Trente ans avant le traité de Versailles⁠[9] apparaissait donc l’expression « societas civitatum », société des nations ! Taparelli poursuivant la réflexion de Vitoria n’est sans doute pas étranger à cette idée…On sait que son enseignement a influencé Léon XIII.⁠[10]

Il est clair que Léon XIII a la nostalgie d’une entente « familiale » qui aurait existé entre les nations chrétiennes. Et donc, en fonction de cet idéal, tout ce qui peut mener à la guerre doit être combattu. Il a une vision claire de la situation dans laquelle se trouvent les nations européennes, gagnées par le nationalisme et la militarisation alors que les peuples aspirent à la paix et que « les souverains et tous les gouvernants d’Europe attestent hautement qu’ils n’ont qu’un désir et qu’un but : garantir les bienfaits de la paix, et cela avec le plein assentiment de tous les ordres de l’État (…) ».⁠[11]

Le saint Père, conscient que le progrès offre aujourd’hui des armes plus destructrices que jamais redoute une nouvelle guerre en Europe.⁠[12] Pour lui, la paix armée n’est pas le remède : « … des troupes nombreuses et un développement infini de l’appareil militaire peuvent contenir quelque temps l’élan des efforts ennemis, mais ne peuvent procurer une tranquillité sûre et stable. La multiplication menaçante des armées est même plus propre à exciter qu’à supprimer les rivalités et les soupçons ; elle trouble les esprits par l’attente inquiète des événements à venir et offre ce réel inconvénient de faire peser sur les peuples des charges telles qu’on peut douter si elles sont plus tolérables que la guerre. »[13] Quel est donc alors le vrai remède ? La justice et la charité : « … il faut chercher à la paix des fondements plus fermes et plus en rapport avec la nature ; en effet, il est admis par la nature que l’on défende son droit par la force et par les armes ; mais ce que la nature ne permet pas, c’est que la force soit la cause efficiente du droit. Et comme la paix provient de la tranquillité dans l’ordre, il s’ensuit que, pour les États comme pour les particuliers, la concorde repose principalement sur la justice et la charité. Il est manifeste que, dans le fait de ne violenter personne, de respecter la sainteté du droit d’autrui, de pratiquer la confiance et la bienveillance mutuelles, résident ces liens de concorde très forts et immuables dont la vertu a tant de puissance qu’elle étouffe jusqu’aux germes des inimitiés et de la jalousie. » C’est la mission de l’Église « de conserver, de propager et de défendre les lois de la justice et de la charité » et par là de pacifier les hommes et les sociétés. Le danger vient de l’irréligion qui se répand sous l’influence de « mauvaises doctrines ». Nous retrouverons l’essentiel de ce discours chez tous ses successeurs.

Il y reviendra dans son encyclique Praeclara gratulationis, Aux peuples et aux Princes de l’univers, le 20-6-1894.⁠[14] Après avoir évoqué les bienfaits que l’Église peut apporter aux sociétés dans la mesure où elle « peut s’employer plus efficacement que personne à faire tourner au bien commun les plus profondes transformations des temps, à donner la vraie solution des questions les plus compliquées, à promouvoir le règne du droit et de la justice, fondements plus fermes des sociétés ». Si l’Église pouvait jouer ce rôle, « il s’opérerait un rapprochement entre les nations, chose si désirable à notre époque pour prévenir les horreurs de la guerre ». Le Pape en vient à « la situation de l’Europe » : « Depuis nombre d’années déjà, on vit dans une paix plus apparente que réelle. Obsédés de mutuelles suspicions, presque tous les peuples poussent à l’envi leurs préparatifs de guerre. L’adolescence, cet âge inconsidéré, est jetée, loin des conseils et de la direction paternelle, au milieu des dangers de la vie militaire. La robuste jeunesse est ravie aux travaux des champs, aux nobles études, au commerce, aux arts, et vouée, pour de longues années, au métier des armes. De là d’énorme dépenses et l’épuisement du trésor public ; de là encore une atteinte fatale portée à la richesse des nations, comme à la fortune privée : et on en est au point que l’on ne peut porter plus longtemps les charges de cette paix armée. Serait-ce donc l’état naturel de la société ? Or, impossible de sortir de cette crise, et d’entrer dans une ère de paix véritable, si ce n’est par l’intervention bienfaisante de Jésus-Christ. Car, à réprimer l’ambition, la convoitise, l’esprit de rivalité, ce triple foyer où s’allume d’ordinaire la guerre, rien ne sert mieux que les vertus chrétiennes, et surtout la justice. Veut-on que le droit des gens soit respecté, et la religion des traités inviolablement gardée ; veut-on que les liens de la fraternité soient resserrés et raffermis ? que tout le monde se persuade de cette vérité, que la justice élève les nations (Pr 14, 34). »

En 1898, le tsar Nicolas II envoya au pape son ministre Mouraviev pour l’entretenir d’un projet de conférence internationale qui se pencherait sur la question du désarmement et étudierait les solutions pacifiques à apporter aux conflits entre États. Léon XIII souscrivit évidemment à cette initiative. Son secrétaire d’État (le cardinal Rampolla) répondit par une note rédigée, le détail est intéressant, par le futur Benoît XV, Mgr della Chiesa, alors attaché au service du secrétaire d’État. On lit dans cette réponse du Saint-Siège le diagnostic suivant : « On a voulu régler les rapports des nations par un droit nouveau, fondé sur l’intérêt utilitaire, sur la prédominance de la force, sur le succès des faits accomplis, sur d’autres théories qui sont la négation des principes éternels et immuables de justice ; voilà l’erreur capitale qui a conduit l’Europe à un état désastreux. » Et dans une intervention ultérieure, le remède est suggéré : « Il manque dans le consortium international des États un système de moyens légaux et moraux propres à déterminer, à faire prévaloir le droit de chacun. Il ne reste dès lors qu’à recourir immédiatement à la force […]. L’institution de la médiation et de l’arbitrage apparaît comme le remède le plus opportun. Elle répond à tous égards aux aspirations du Saint-Siège. Peut-être ne peut-on pas espérer que l’arbitrage, obligatoire par sa nature même, puisse devenir, dans toutes les circonstances, l’objet d’une acceptation et d’un assentiment unanimes. Une institution de médiation, investie d’une autorité revêtue de tout le prestige moral nécessaire, munie des indispensables garanties de compétence et d’impartialité, n’enchaînant point la liberté des parties en litige, serait moins exposée à rencontrer des obstacles. » La proposition était claire mais lorsque le 18 mai 1899, s’ouvre la Conférence de La Haye, à l’initiative du tsar Nicolas II, le Pape ne fut pas invité. L’Italie avait exigé cette absence. On lut simplement le message envoyé par le Pape qui rappelait le rôle pacificateur de la papauté qui « sait incliner à la concorde tant de peuples au génie divers »[15].

Et pourtant quelle clairvoyance de la part du Pape ! Quelle force morale il proposait ! Quelle aide spirituelle il apportait ! Un mois plus tôt encore⁠[16], le pape se réjouissait de ce projet de conférence qu’il avait désirée : « Nous ne cessons de souhaiter que cette entreprise si élevée soit suivie d’un effet complet et universel. Veuille le ciel que ce premier pas conduise à faire l’expérience de résoudre les litiges entre nations au moyen de forces purement morales et persuasives. »[17] Mais il mettait en garde : « se promettre une prospérité véritable et durable par les purs moyens humains serait une vaine illusion. De même, ce serait recul et ruine que tenter de soustraire la civilisation au souffle du christianisme qui lui donne sa vie et sa forme, et qui seul peut lui conserver la solidité de l’existence et la fécondité des résultats. »

Attaché, comme nous l’avons vu, à la « familiarité » qui devrait animer les nations chrétiennes, Léon XIII mit le doigt sur la racine du mal qui rongeait l’Europe et pouvait conduire à la guerre : le nationalisme. Il écrit en 1902 : « Les principes chrétiens répudiés, ces principes qui sont si puissamment efficaces pour sceller la fraternité des peuples et pour réunir l’humanité tout entière dans une sorte de grande famille, peu à peu a prévalu dans l’ordre international un système d’égoïsme jaloux, par suite duquel les nations se regardent mutuellement, sinon toujours avec haine, du moins certainement avec la défiance qui anime des rivaux. Voilà, pourquoi dans leurs entreprises elles sont facilement entrainées à laisser dans l’oubli les grands principes de la moralité et de la justice, et la protection des faibles et des opprimés. Dans le désir qui les aiguillonne d’augmenter indéfiniment la richesse nationale, les nations ne regardent plus que l’opportunité des circonstances, l’utilité de la réussite et la tentante fortune des faits accomplis, sûres que personne, ne les inquiétera ensuite au nom du droit et du respect qui lui est dû. Principes funestes qui ont consacré la force matérielle comme la loi suprême du monde, et à qui l’on doit imputer cet accroissement progressif et sans mesure des préparatifs militaires, ou cette paix armée comparable aux plus désastreux effets de la guerre, sous bien des rapports au moins.

Cette confusion lamentable dans le domaine des idées a fait germer au sein des classes populaires l’inquiétude, le malaise et l’esprit de révolte ; de là une agitation et des désordres fréquents, qui préludent à des tempêtes plus redoutables encore. La misérable condition d’une si grande partie du menu peuple, assurément bien digne de relèvement et de secours, sert admirablement les desseins d’agitateurs pleins de finesse, et en particulier ceux des factions socialistes, qui, en prodiguant aux classes les plus humbles de folles promesses, s’acheminent vers l’accomplissement des plus effrayants desseins.

Qui s’engage sur une pente dangereuse roule forcément jusqu’au fond de l’abîme. »[18]

Il est clair que Léon XIII est aussi soucieux de la paix au niveau international qu’il en a manifesté le prix sur le plan social. Face aux mouvements sociaux qui agitent son temps, il a bien stipulé que « la vraie religion enseigne aux hommes dans la peine de ne jamais recourir à la violence pour défendre leur propre cause. » Elle demande aussi aux « riches de s’interdire (…) tout acte violent (…). »⁠[19]

Si le pape se préoccupe de la montée du nationalisme et des risques de guerre, il faut reconnaître qu’au niveau des églises locales, il n’en est pas de même. Non seulement, les catholiques seront longtemps absents des sociétés et congrès pacifistes qui apparaissent au XIXe siècle mais, de plus, les catholiques anglais tentèrent en vain de faire inscrire au programme du Concile de Vatican I le problème de la guerre et de la paix . Il faut attendre le début du XXe siècle pour voir des catholiques au sein des sociétés et ligues pacifistes. Ainsi la Ligue internationale des pacifistes catholiques fut présidée par le Belge Auguste Beernaert.⁠[20]


1. Pape de 1878-1903.
2. Vacant évoque deux lettres pastorales en 1877 et en 1878 dans lesquelles on trouve déjà « cette cordialité d’accent à l’égard de la saine civilisation et du vrai progrès, cet esprit d’hospitalité à l’endroit de toutes les légitimes conquêtes du génie humain, cette aspiration de l’Église à devenir l’instigatrice de toute campagne généreuse, qui caractériseront le pontificat de Léon XIII. »
3. Elu pape en 1878.
4. 1815-1898. Premier chancelier de l’empire allemand.
5. Lettre adressée aux évêques brésiliens le 5-5-1888 à l’occasion de l’abolition de l’esclavage.
6. « Car vous êtes tous fils de Dieu, par la foi, dans le Christ Jésus. Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtus le Christ : il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. » (Ga 3, 26-28) ; « Là, il n’est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d’incirconcision, de Barbare, de Scythe, d’esclave, d’homme libre ; il n’y a plus que le Christ qui est tout et en tout. » (Col 3, 11) ; « Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous avons tous été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit » (1 Cor 12, 13).
7. In Marmy, 413.
8. « …quum, decursu rerum et temporum, perseverante opera Ecclesiae, societas civitatum ad similitudinem familiae renovata coaluerit, christiana et libera. » (Lettres apostoliques de S.S. Léon XIII, Encycliques, Brefs, etc., Texte latin avec la traduction française en regard, Tome second, A. Roger et F. Chernoviz, 1893-1904, pp. 144 et svtes).
9. A la fin de la guerre 14-18, en 1919.
10. Notamment à travers la revue La Civiltà Cattolica dont le célèbre jésuite fut un des co-fondateurs.
11. Allocution devant le Consistoire secret, 11 février 1889.
12. « Et combien plus grandes encore seront ces calamités, avec l’immensité des armées d’aujourd’hui, avec les grands progrès de la science militaires, avec les engins si multipliés de mort ! » (Id.).
13. Cité in MINOIS Georges, op. cit., p. 377.
14. Lettres apostoliques de S.S. Léon XIII, Encycliques, Brefs, etc., op. cit., tome 4, pp. 6 et svtes.
15. Textes cités in Vacant. Cette conférence mit sur pied la Cour permanente d’arbitrage de La Haye. Si, sur le plan des relations internationales, le Saint-Siège était écarté, il n’en fut pas de même sur le plan social : les prises de position de Léon XIII sur la condition des ouvriers eut un large écho notamment lors du Congrès international pour la protection légale des travailleurs en 1900 et 1902. Un représentant du Saint-Siège y était présent.
16. Discours aux cardinaux, 11 avril 1899.
17. Il continue : « Que pourrait désirer et vouloir plus ardemment l’Église, Mère des nations, ennemie née de la violence et du sang, qui ne saurait accomplir, heureuse, ses rites sacrés sans conjurer par ses prières le fléau de la guerre ? L’esprit de l’Église est un esprit d’humanité, de douceur, de concorde, de charité universelle. Sa mission, come celle du Christ, est pacifique et pacificatrice de nature, car elle a pour objet la réconciliation de l’homme avec Dieu. De là l’efficacité du pouvoir religieux pour traduire en actes la paix véritable entre les hommes, non seulement dans le domaine de la conscience, comme elle le fait chaque jour, mais encore dans l’ordre public et social, en raison toutefois de la liberté laissée à son action. »
18. Lettre apostolique Parvenu à la vingt-cinquième année, 19-3-1902. Lettres apostoliques de S.S. Léon XIII, Encycliques, Brefs, etc., op. cit., tome 7, 1893-1904, pp. 110 et svtes. Cette encyclique n’a pas été rédigée en latin mais en français et en italien. Il y eut en outre une traduction officielle en allemand.
19. Cf. RN, in Marmy, 450, 470-473.
20. 1829-1912. Ministre des Travaux publics puis premier ministre, Beernaert fit voter les premières lois sociales . En 1886, fut créée une commission chargée de proposer au gouvernement des mesures pour améliorer les conditions de travail. Le Parlement décida souvent à de très larges majorités, de créer des conseils de l’industrie et du travail et des commissions mixtes patronat-travailleurs chargées de conseiller le gouvernement en matière de législation sur le travail. En 1887, les chambres interdirent le paiement en nature du salaire des ouvriers et réglementèrent plus sévèrement les possibilités de saisie ou de cession volontaire des salaires. En 1889, on vota des textes sur le travail des femmes et des enfants, sur les règlements d’atelier, sur le salaire minimum et sur les habitations ouvrières. Il fit évoluer le système électoral mais sans parvenir à le réformer complètement. Président de la Société d’études coloniales, il lutta contre l’esclavagisme.
   En 1899, il représenta la Belgique à la première conférence de La Haye. En 1907, il représenta la Belgique à la Seconde conférence de La Haye. Il obtient le prix Nobel de la paix en 1909 pour ses travaux dans le domaine du droit international.
   Pour information voici quelques déclarations de l’Acte final de la Conférence internationale de la Paix (La Haye, 29 juillet 1899) :
   « 1°. l’interdiction de lancer des projectiles et des explosifs du haut de ballons ou par d’autres modes analogues nouveaux ; + 2°. l’interdiction de l’emploi des projectiles qui ont pour but unique de répandre des gaz asphyxiants ou délétères ;
   3°. l’interdiction de l’emploi de balles qui s’épanouissent ou s’aplatissent facilement dans le corps humain, telles que les balles à enveloppe dure dont l’enveloppe ne couvrirait pas entièrement le noyau ou serait pourvue d’incisions. » + La Conférence a adopté à l’unanimité la résolution suivante : « …La limitation des charges militaires qui pèsent actuellement sur le monde est grandement désirable pour l’accroissement du bien-être matériel et moral de l’humanité. » Elle a, en outre, émis les vœux suivants : « qu’il soit procédé à bref délai à la révision de la Convention de Genève » ;  « que la question des droits et des devoirs des neutres soit inscrite au programme d’une prochaine conférence » ; « que les questions relatives aux fusils et aux canons de marine, telles qu’elles ont été examinées par elle, soient mises à l’étude par les Gouvernements, en vue d’arriver à une entente concernant la mise en usage de nouveaux types et calibres » ; « que les Gouvernements, tenant compte des propositions faites dans la Conférence, mettent à l’étude la possibilité d’une entente concernant la limitation des forces armées de terre et de mer et des budgets de guerre » ; « que la proposition tendant à déclarer l’inviolabilité de la propriété privée dans la guerre sur mer soit renvoyée à l’examen d’une conférence ultérieure » ; « que la proposition de régler la question du bombardement des ports, villes et villages par une force navale soit renvoyée à l’examen d’une conférence ultérieure. »