⁢i. Jésus, prince de la paix

Le mot shalom[1], dans l’Ancien Testament, ne désigne pas simplement l’absence de guerre. Ce mot « est d’une grande richesse sémantique », « un concept englobant » qui renvoie à un « bien-être physique, psychique, relationnel, religieux ». Quel que soit l’aspect qu’il souligne, il a « sa source en Dieu »[2]. Il inclut une idée de plénitude, d’intégrité à divers niveaux, d’harmonie personnelle et sociale, de vie calme et paisible, de stabilité voire de bonheur.⁠[3] On se souhaite mutuellement le shalom, on le souhaite aussi pour la collectivité⁠[4].

Mais il y a plus. Dans les promesses à Sion adressées au prophète Michée⁠[5] se trouve l’affirmation d’une paix à venir, une paix qui est quelqu’un. En effet, « dans la suite des temps », on dira : « « Venez, montons à la montagne de Yahvé, au Temple du Dieu de Jacob, qu’il nous enseigne ses voies et que nous suivions ses sentiers. Car de Sion vient la Loi et de Jérusalem la parole de Yahvé. » Il jugera entre des peuples nombreux et sera l’arbitre de nations puissantes. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre. Mais chacun restera assis sous sa vigne et sous son figuier, sans personne pour l’inquiéter. » Quand cela sera-t-il ? « Et toi, (Bethléem) Ephrata, le moindre des clans de Juda, c’est de toi que me naîtra celui qui doit régner sur Israël ; ses origines remontent au temps jadis, aux jours antiques. C’est pourquoi il {Yahvé} les abandonnera jusqu’au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter. Alors le reste de ses frères reviendra aux enfants d’Israël. Il se dressera, il fera paître son troupeau par la puissance de Yahvé, par la majesté du nom de son Dieu. Ils s’établiront, car alors il sera grand jusqu’aux extrémités du pays. Celui-ci sera paix ! » Si Michée pense aux origines anciennes de la dynastie de David et si l’on peut associer à cette description du Messie la figure de Salomon dont le nom signifie « paix », on ne peut s’empêcher, à la lumière des Évangiles de « pressentir comme une lointaine préparation du mystère de Jésus, en qui le combat de Dieu pour la paix rejoint celui de l’homme Jésus qui « a établi la paix par le sang de sa croix », celui au sujet de qui Ep 2, 14 déclare : « C’est lui notre paix » »[6].

Dans le livre de Michée, Yhwh est la source de l’espérance de paix qui anime les hommes. Dans ce sens, on peut dire que la paix est donnée : « C’est la parole et la Loi se Yhwh, accueillies par l’ensemble des nations, qui « à la fin des jours » permettront au Seigneur de gouverner le monde dans l’harmonie et la paix. » Mais, en attendant l’avenir idyllique promis, la paix est aussi à conquérir. Dieu est Maître de l’histoire mais il appelle à la collaboration.⁠[7]

« Celui-ci sera paix », « C’est lui notre paix » : Jésus donc.

Dès avant sa naissance, par la prophétie de Zacharie nous entendons proclamer le lien entre le Messie, la paix et le salut.⁠[8] De même, Syméon, « poussé par L’Esprit », vient au Temple, reçoit Jésus dans ses bras et dit : « Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole,, laisser ton serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël. »⁠[9]

Le ministère de Jésus confirme le lien entre salut et paix, le salut apportant la plénitude de la vie, même s’il s‘agit d’une anticipation des « effets du messianisme au moment de sa pleine réalisation » lors de la résurrection.⁠[10] A Bethléem, les anges lancent cette louange : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes objets de sa complaisance. »[11] A la femme pécheresse, il dit « Tes péchés sont remis. (…) Ta foi t’a sauvée ; va en paix. »[12] Et à l’hémorroïsse : « « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix. »[13] Deux femmes, « objets » de la complaisance de Dieu. Si la paix comme « manifestation du salut dans l’immédiat (…) peut être accordée individuellement (…) à quiconque croit en Jésus »[14], elle peut être offerte aussi à la maisonnée : « En entrant dans la maison, saluez-la : si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; si elle ne l’est pas, que votre paix vous soit retournée. »[15] Le salut qui donne la paix ne s’impose pas, il est offert et doit être accueilli dans la foi.

Lorsque Jésus dit⁠[16] : « Je vous laisse la paix ; c’est ma paix que je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s’effraie », il révèle que le don de la paix est lié à sa personne. Jésus donne d’une manière unique, puisqu’il est Seigneur, une paix qui dissipe trouble et angoisse, qui donne aux disciples la force nécessaire à leur mission, courage et confiance. Jésus est bien la paix proposée la paix dissipe la crainte : « « Je vous ai dit ces choses, pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde. »[17] Ainsi, Jésus, apparaissant aux disciples qui s’étaient enfermés par peur des Juifs, leur offre immédiatement la paix par sa présence : « Paix à vous ! »[18] dit-il. Comme l’écrit, Michèle Morgen, « ce shalom diffère d’un simple bonjour. »[19]Ce shalom nous renvoie au sens riche que le mot a dans l’AT mais, cette paix désormais synonyme de salut, c’est le Christ mort et ressuscité qui seul la rend possible qui seul peut la donner à tout fidèle. « Parce que la paix est don du Christ, elle se distingue qualitativement de la paix construite par les seuls hommes. Elle n’a rien à faire avec la pax romana qui s’impose par la contrainte et dont le garant est la force armée. Cette spécificité assure sa pérennité : elle est précisément ce qui permet au croyant d’affronter l’hostilité du monde et les crises qui traversent l’histoire. En fait, le don de la paix récapitule tous les effets positifs liés à la connaissance et à l’appropriation de l’événement de la révélation. »⁠[20]

Complétant la louange des bergers, les disciples, à l’entrée dans Jérusalem, s’écrient : « Béni soit celui qui vient[21], le Roi, au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux. »[22] Mais Jésus pleure sur Jérusalem : « Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux. »[23] Si, dans l’accueil, Jésus offre, comme signe, la guérison des malades, par exemple et annonce la proximité du Royaume, l’incompréhension ou le refus éloignent salut et paix pour Jérusalem : « Oui des jours viendront sur toi où tes ennemis t’environneront de retranchements, t’investiront, te presseront de toute part. Ils t’écraseront sur le sol, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu fus visitée. »[24] Ressuscité, le Christ accueille ses disciples en leur disant : « Paix à vous ! »[25] Et il envoie ses disciples, le nouvel Israël, qui seront investis de la force de l’Esprit, « à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. »[26] Le reste d’Israël reçoit la paix pour la porter au monde entier. Le reste d’Israël est sauvé pour porter le salut à tous les hommes, au loin, dans la perspective d’un rassemblement final des nations.

Jésus, comme on le voit bien dans l’Évangile selon Matthieu, proclame la Bonne Nouvelle dans un monde de violence. Et, comme nous le savons, si Jésus est non-violent dans son comportement, il l’est moins dans ses propos souvent musclés y compris, et même surtout, vis-à-vis de ceux qui le suivent. Matthieu voulait sans doute réveiller une communauté endormie mais ce portrait contrasté de Jésus n’introduit aucune contradiction : Jésus peut à la fois se montrer vigoureux et se dire « doux et humble de cœur »[27] Gérard Claudel⁠[28] a trouvé dans l’Ethique à Nicomaque un passage qui montre que « la douceur est le point moyen –in medio stat virtus- entre ce que nous appellerons l’apathie et la colère » : « L’homme (…) qui est en colère pour les choses qu’il faut et contre les personnes qui le méritent et qui en outre l’est de la façon qui convient, au moment et aussi longtemps qu’il faut, un tel homme est l’objet de notre éloge. Cet homme sera dès lors un homme doux. »[29] Cette approche peut être confirmée, toujours selon G. Claudel, par l’articulation dialectique des Béatitudes : « « Sois doux (v.5), mais sans oublier la faim et la soif de la justice qui doivent continuer à t’habiter (v.6). » « Sois miséricordieux (v.7), tout en demeurant un cœur pur (v.8), non partagé entre le bien et le mal. » « Sois artisan de paix (v.9), dans un monde où sévit la violence subie à cause de la justice (v. 10). » »[30] Jésus n’offre-t-il pas après la résurrection, une seconde chance à Jérusalem qui ne l’avait pas accueilli ?

Comme l’écrit Thomas P. Osborne, « Que la paix venue sur terre en Lc 2, 14 soit retournée au ciel en Lc 19, 38 ne signifie pas la fin définitive de l’offre de paix. Ce retour marque simplement la reconnaissance du refus d’accueil et les conséquences inhérentes à ce refus, car si la pax romana est imposée par la force militaire romaine, la paix qui vient de Dieu ne peut être qu’accueillie par les hommes de bienveillance ou refusée par ceux qui ne s’y ouvrent pas. »[31]

Ajoutons encore que Jésus confirme et précise la vocation universelle d’un petit peuple déjà proclamée dans l’Ancien Testament. C’est l’Église désormais quoi reçoit les privilèges du peuple de l’ancienne alliance, tenté d’interpréter son élection dans un sens nationaliste⁠[32] alors que le Seigneur convoque⁠[33], de toutes les nations, les hommes libérés par son Alliance. « Le salut vient des Juifs »[34] mais, dit Jésus, « vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »[35] « De toutes les nations, faites des disciples »[36], « allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures ».⁠[37] Comme nous l’avons vu, rien n’échappe à l’action créatrice de Dieu et rien n’échappe à son action rédemptrice. La Révélation est un message de salut universel.⁠[38] A la suite d’Israël⁠[39], l’Église invite à l’unité qui sera réalisée par Dieu dans le Royaume⁠[40], l’empire de Dieu remplaçant les empires humains fragilisés par leur orgueil. Jésus a montré que la puissance de Dieu n’est pas la puissance des rois dont l’attribut est l’épée.⁠[41] Sa royauté n’est pas politique⁠[42]. Sa puissance n’est pas dans l’épée mais dans la parole toujours efficace. Jésus est Parole de Dieu incarnée : « le Verbe s’est fait chair et il habité parmi nous. »[43] Parole qui entraîne⁠[44], transforme, guérit, libère et sauve⁠[45]. Refusée, elle condamne.⁠[46] Aujourd’hui, Jésus n’a que la voix de l’Église⁠[47] comme arme : « c’est par elle que le Royaume de Dieu pénètre, grandit et remporte la victoire. Chaque fois que les chrétiens perdront la confiance dans cette puissance de la parole de Dieu et auront la faiblesse de recourir à la force, à la puissance politique, ils agiront contre le Royaume de dieu, et ce sera la catastrophe. »[48] Jésus confirme l’Ancien Testament : la force de Dieu se déploie dans la faiblesse. Voilà ce qui doit inspirer son disciple : « Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus Christ : lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu ; mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père. »[49] Jésus est le serviteur souffrant qui, dans la confiance, s’abandonne à la puissance divine. Tel est clairement le paradoxe qu’esquissait déjà l’Ancien testament et qui s’affirme aussi dans le Magnificat.⁠[50]

Jésus proclame et fonde la paix⁠[51] par sa croix et sa résurrection. Il appelle « un nouveau type d’hommes »[52] dont Jacques nous dresse le portrait face aux « hommes anciens » : « Qui est sage et intelligent parmi vous ? qu’il tire de sa bonne conduite la preuve que la sagesse empreint ses actes de douceur. Mais si vous avez le cœur plein d’aigre jalousie et d’esprit de rivalité, ne faites pas les avantageux et ne nuisez pas à la vérité par vos mensonges. Cette sagesse-là ne vient pas d’en haut ; elle est terrestre, animale, démoniaque. En effet, la jalousie et l’esprit de rivalité s’accompagnent de remous et de force affaires fâcheuses. Mais la sagesse d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, douce, conciliante, pleine de pitié et de bons fruits, sans façon et sans fard. Le fruit de la justice est semé dans la paix pour ceux qui font œuvre de paix. »[53]Ces hommes nouveaux vivront en paix les uns avec les autres⁠[54] anticipant la paix universelle et définitive qui ne peut venir que de Dieu : « Pour moi, dit Jésus, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes »[55]. L’unité et la paix seront son œuvre selon sa propre prière : « que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi en moi, pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »[56]


1. Shalôm est de même racine que Shlemout, la plénitude (cf. MANNS Frédéric, Textes rabbiniques sur la paix, in Bible et paix, op. cit., p. 318.
2. LAURENT Françoise, Alentour de l’Exode, Jéthro ou la paix pour Israël, in BONS Eberhard, GERBER Daniel, KEITH Pierre et alii, Bible et paix, Mélanges offerts à Claude Coulot, Cerf, 2010, pp. 19-20 (Bible et paix).
3. X. Léon-Dufour définit ainsi la paix biblique : elle « désigne le bien-être de l’existence quotidienne, l’état de l’homme qui vit en harmonie avec la nature, avec lui-même, avec Dieu ; concrètement, elle est bénédiction, repos, gloire, richesse, salut, vie. » (VTB)
4. Ainsi, dans le lettre de Jérémie aux déportés de Babylone, on peut lire : « Ainsi parle Yahvé Sabaot, le Dieu d’Israël, à tous les exilés, déportés de Jérusalem à Babylone : bâtissez des maisons et installez-vous ; plantez des jardins et mangez leurs fruits ; prenez femme et engendrez des fils et des filles ; choisissez des femmes pour vos fils ; donnez vos filles en mariage et qu’elles enfantent des fils et des filles, ; multipliez-vous là-bas, ne diminuez pas ! Recherchez la paix pour la ville où je vous ai déportés ; priez Yahvé en sa faveur, car de sa paix dépend la vôtre » (Jr 29, 4-7). Commentant ce passage, Eberhard Bons fait remarquer que Jérémie « n’évoque, ni le problème de l’identité religieuse des exilés, ni le danger de l’adoration d’autres dieux (…). Pour Jérémie, il est impératif que les exilés adressent des prières à Yhwh en faveur de la ville qui réunit des babyloniens et des exilés. Quelle que soit l’idée que le prophète a eue concernant les autres pratiques religieuses de ses compatriotes, il met le doigt sur la nécessité de s’engager en faveur su shalom de la ville. Voilà probablement une valeur que partageaient les exilés et les babyloniens. » L’auteur conclut en tirant cette leçon : « Ne peut-on voir dans les conseils du prophète un modèle à appliquer mutatis mutandis dans d’autres situations où deux peuples d’origine, d’identité et de religion différentes sont obligés de vivre ensemble et de partager le même territoire ? » (« Recherchez le Shalom pour la ville où je vous ai déportés », Quelques réflexions sur l’interprétation de Jr 29, 5-7 », in Bible et paix, op. cit., p.45.)
5. Mi 4 et 5.
6. RENAUD Bernard, La paix est un combat, L’éclairage du livret de Mi 4-5, in Bible et paix, op. cit., p. 57 .
7. Id.. Le combat pour la paix est mené par Dieu qui, selon Michée, « rassemble les exilés (4, 6-7), les conduit à Sion où il établit son règne (4,8) et suscite l’avènement du Messie (5, 1-3). » En même temps, « il sollicite aussi la collaboration du « reste d’Israël » en l’appelant vigoureusement à l’espérance (4, 9-14), en lui permettant d’enfanter le Messie (5,2), en l’associant à ce combat (5, 4-5), et finalement en lui confiant à l’égard des peuples une mission de médiation : bénédiction ou malédiction (5, 6-7). »
8. Lors de la circoncision de son fils Jean, Zacharie « fut rempli de l’Esprit Saint et se mit à prophétiser : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et délivré son peuple, et nous a suscité une puissance de salut dans la maison de David, son serviteur, selon qu’il l’avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens, pour nous sauver de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent. Ainsi fait-il miséricorde à nos pères, ainsi se souvient-il de son alliance sainte, du serment qu’il a juré à Abraham, notre père, de nous accorder que, sans crainte, délivrés de la main de nos ennemis, nous le servions en sainteté et justice devant lui, tout au long de nos jours. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de ses péchés ; grâce aux sentiments de miséricorde de notre Dieu, dans lesquels nous a visités l’Astre d’en haut (Astre qui apporte la lumière ou germe du tronc de David : titres du Messie dans l’AT), pour illuminer ceux qui demeurent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, afin de guider nos pas dans le chemin de la paix. » (Lc 1, 67-79).
9. Lc 2, 27-32.
10. MAINVILLE Odette, La paix messianique dans la perspective lucanienne : quand et pour qui ?, in Bible et paix, op. cit., p.126.
11. Lc 2, 14. La TOB traduit : « paix pour ses bienaimés ». La Bible de Jérusalem conteste la traduction « aux hommes de bonne volonté » qui s’appuie sur la Vulgate mais ne rend pas compte du sens usuel du terme grec.
12. Lc 7, 48 et 50.
13. Lc 8, 48.
14. MAINVILLE Odette, op.cit., p. 127.
15. Mt 10, 12-13. Voir aussi Mc 6, 8-11 ; Lc 9, 1-6. Jérusalem note (p. 1428, d) : « Le salut oriental consiste à souhaiter la paix. Ce souhait est conçu comme quelque chose de très concret, qui ne peut rester vain mais revient, s’il ne peut s’accomplir, à celui qui l’a émis. »
16. Jn 24, 27. 
17. Jn 16, 33. 
18. Jn 20, 19 et 26 .
19. La paix dans l’évangile de Jean, in Bible et paix, op. cit., p. 176.
20. ZUMSTEIN Jean, La paix dans le quatrième évangile, in Bible et paix, op. cit., p.187. Déjà dans Isaïe, le règne de Dieu et l’avènement de la paix sont deux réalités liées, « ce sont les deux faces d’un même évènement » (COMBLIN J., op. cit., p. 184) : « Quant à toi, monte sur une haute montagne, Sion, joyeuse messagère, élève avec énergie ta voix , Jérusalem, joyeuse messagère élève-la, ne crains pas, dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu, voici le Seigneur Dieu ! Avec vigueur il vient, et son bras lui assurera la souveraineté ; voici avec lui son salaire, et devant lui sa récompense. Comme un berger il fait paître son troupeau, de son bras il rassemble ; il porte sur son sein les agnelets, procure de la fraîcheur aux brebis qui allaitent. » (Is 40, 9-11).
21. Cf. Ps 118, 26.
22. Lc 19, 38.
23. Lc 19, 42.
24. Lc 19, 41-44.
25. Lc, 24, 36.
26. Lc 24, 47.
27. Mt 11, 29.
28. Violence, douceur et paix dans le premier évangile, in Bible et paix, p.82.
29. ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, 1125b, Vrin, 1990, p.197.
30. CLAUDEL G., in Bible et paix, p. 82. Pour être complet, notons que pour l’auteur, la première béatitude « donne l’orientation générale de la péricope, tandis que la seconde rappelle le contexte dysphorique dans lequel l’enseignement des béatitudes doit être actualisé. » La neuvième béatitude élargit la huitième et, « à la deuxième personne embraie sur l’ici-maintenant des destinataires de l’évangile marqué par la persécution (v. 11-12). » (Id., pp. 82-83).
31. L’offre de paix entre Lc 2, 14 et 19, 38, in Bible et paix, op. cit., p.164.
32. Les Juifs ne peuvent se targuer d’être, eux, de « la descendance d’Abraham » (Jn 8, 33), comme si le fait d’être de la descendance d’Abraham suffisait au salut. Jean-Baptiste les avaient prévenus : « ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : « Nous avons pour père Abraham. » Car je vous le dis, des pierres que voici Dieu peut susciter des enfants à Abraham. » (Mt 3, 9). Dieu peut susciter n’importe où de vrais fils d’Abraham.
33. Ecclesia en grec désigne « une assemblée par convocation ».
34. Jn 4, 22.
35. Ac 1, 8.
36. Mt 28, 19.
37. Mc 16, 15.
38. Le Fils est « l’image du Dieu invisible, Premier-né de toutes les créatures, car en lui tout a été créé, dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles comme les invisibles, Trônes, et Souverainetés, Autorités et pouvoirs. Tout est créé par lui et pour lui, et il est, lui, la tête du corps, qui est l’Église. Il est le commencement, Premier-né d’entre les morts, afin de tenir en tout, lui, le premier rang. Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute la plénitude et de tout réconcilier par lui et pour lui, et sur la terre et dans les cieux, ayant établi la paix par le sang de sa croix. » (Col 1, 17-20).
39. Israël, dans son effort missionnaire, à soumis les peuples à ses lois plutôt qu’à Dieu.
40. Il est intéressant de confronter de que disait Isaïe au chapitre 60 à ce qu’écrit Jean dans l’Apocalypse  à propos de la lumière de Dieu éclairant toutes les nations : « Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la cité, et ses serviteurs lui rendront un culte, ils verront son visage et son nom sera sur leurs fronts. Il n’y aura plus de nuit, nul n’aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront aux siècles des siècles. » (Ap 22, 3-5). 
41. Jésus repousse l’empire que lui propose le diable (Mt 4, 1-11) et l’utilisation de la force au moment de son arrestation (Mt 26 , 51-54).
42. J. Comblin fait judicieusement remarquer que Jésus n’accepte le titre de roi que dans le contexte de la passion. Il vient, en effet « restaurer l’homme » et non une dynastie. Il ne règne pas sur son peuple mais avec lui. ( Théologie de la paix, Principes, Editions universitaires, 1960, p. 161).
43. Jn 1, 14.
44. Cf. Mt 4, 18-22 : « Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre et André, son frère, en train de jeter le filet dans la mer : c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent. Avançant encore, il vit deux autres frères : Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans leur barque, avec Zébédée leur père, en train d’arranger leurs filets. Il les appela. Laissant aussitôt leur barque et leur père, ils le suivirent. » Et Mt 9, 9 : « Comme il s’en allait, Jésus vit, en passant, assis au bureau des taxes, un homme qui s’appelait Matthieu. Il lui dit : « Suis-moi. » Il se leva et le suivit. » Cette parole « appelle, mais ne force pas la liberté » (COMBLIN J., op. cit., p. 167). Pierre dira « Nous, nous avons tout laissé et nous t’avons suivi. » (Mt 19, 27). Mais d’autres résistent à cette parole et ne l’acceptent pas.
45. Mt 9, 2 : « Voici qu’on lui amenait un paralysé étendu sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Or, quelques scribes se dirent en eux-mêmes : « Cet homme blasphème ! » Voyant leurs réactions, Jésus dit : « Pourquoi réagissez-vous mal en vos cœurs ?  qu’y a-t-il donc de plus facile, de dire : « Tes péchés sont pardonnés, ou bien de dire : « Lève-toi et marche » ? Eh bien ! afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre autorité pour pardonner les péchés… » -il dit alors au paralysé : « Lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison. » L’homme se leva et s’en alla dans sa maison. »
46. Cf. Lc 19, 41-44: « Quand il s’approcha de la ville et qu’il l’aperçut, il pleura sur elle. Il disait : « Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix… ! Mais hélas ! cela a été caché à tes yeux ! Oui, pour toi des jours vont venir où tes ennemis établiront contre toi des ouvrages de siège ; ils t’encercleront et te serreront de toutes parts ; ils t’écraseront, toi et tes enfants au milieu de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visitée. » Mt 10, 11-15 : « Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous recevoir et demeurez là jusqu’à votre départ. En entrant dans la maison, saluez-la ; si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n’en est pas digne, que votre paix revienne à vous. Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, en quittant cette maison ou cette ville, secouez la poussière de vos pieds. En vérité, je vous le déclare : au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité avec moins de rigueur que cette ville ».
47. Que font les premiers disciples après que Jésus eut été enlevé au ciel ? « Quant à eux, ils partirent prêcher partout : le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. »
48. COMBLIN J., op. cit., p. 169.
49. Ph 2, 5-11.
50. « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse, parce que le Tout puissant a fait pour moi de grandes choses : saint est son Nom. Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent. Il est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ; il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles ; les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides. Il est venu en aide à Israël soin serviteur en souvenir de sa bonté, comme il l’avait dit à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours. » (Lc 1, 46-55). Ce texte fait écho au cantique d’Anne (1S 2, 1-10)
51. Jn 14, 27 : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ? Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. »
52. COMBLIN J., op. cit., p. 199 .
53. Jc 3, 13-18.
54. Cf. Mc 9, 50.
55. Jn 12, 32.
56. Jn 17, 21-23.