⁢a. L’Antiquité

Dans la Grèce archaïque, comme dans la plupart des sociétés anciennes, le travail dont le caractère pénible est universellement reconnu, est néanmoins honoré. d’ailleurs, les dieux travaillent. Héphaïstos forge, Héraclès garde des troupeaux, Poséidon et Apollon participent à la construction du mur de Troie. De plus, Déméter, déesse de la terre cultivée, et Artémis, déesse de la chasse semblent confirmer l’opinion de P. Jaccard⁠[1] qui affirme que « dans une civilisation où le travail est honoré, la femme est toujours l’objet d’une attentive considération » et qu’ »inversement, on peut affirmer aussi que là où la femme est respectée, le travail l’est également ». Ainsi et mieux encore, Athéna, fille de Zeus, « égale à son père en force et en prudente sagesse »[2] « apprend aux hommes à dompter les forces sauvages, à apprivoiser la nature, à se rendre maîtres des éléments. Elle est à l’origine de toutes les techniques : elle apprend le filage et le tissage à Pandore[3] et aux femmes de Phéacie[4]. Les forgerons l’invoquent. Elle dresse les chevaux et invente le char. C’est elle qui procure à Bellérophon le mors, instrument nécessaire pour dompter Pégase[5]. Elle préside aux travaux des bois et invente le premier navire avec Danaos[6]. Et c’est Athéna elle-même qui va sur la montagne du Pélion abattre les arbres à la hache pour la construction du navire des Argonautes[7]. Car elle veut apprendre aux hommes que c’est « la mêtis, c’est-à-dire l’intelligence et non la force, qui fait le bon bûcheron »[8] ».⁠[9] Les héros et les princes ne sont pas en reste : Prométhée qu’Eschyle célèbre, apprend aux hommes « des arts sans nombre »[10] et Ulysse qui sait faucher et charruer, a construit sa chambre nuptiale et explique avec force détails techniques comment il a construit son lit⁠[11]. Hésiode fait, avec réalisme et sans naïveté, l’éloge du travail dans Les Travaux et les Jours[12] et Sophocle, à l’autre bout de la grande histoire grecque, dit son admiration pour l’humanité inventive et laborieuse⁠[13].

Mais on sait que les philosophes eurent, en général, une opinion négative vis-à-vis du travail manuel. Sentiment de supériorité relativement classique de l’intellectuel ? Pas seulement. Plusieurs auteurs font remarquer que la généralisation de l’esclavage qui apporte une main-d’œuvre abondante et qui avilit la condition du travailleur dont le rendement, du fait de la servilité, est plus faible, a dû avoir un effet négatif sur l’opinion et a rendu inutile le progrès technique.⁠[14]

On ne peut négliger non plus, surtout chez les philosophes, l’influence de théories orientales comme le taoïsme et le bouddhisme indien.

Le taoïsme loue le travail agricole mais considère la technique comme impure car elle risque d’absorber l’homme dans le travail.

Le bouddhisme indien, de son côté, considère le travail comme foncièrement pernicieux et non comme un devoir honorable. Il faut éteindre les passions, réduire donc l’existence qui peut être une source de douleur⁠[15]. A cette vision s’ajoute le système indien des castes qui a cloisonné et hiérarchisé les activités dont certaines ne sont plus que des formes d’esclavage.

Cette intrusion orientale dans la pensée grecque, sensible chez Platon surtout⁠[16], mais aussi chez Xénophon⁠[17] et Aristote⁠[18], expliquerait pourquoi ils ont dénaturé le mythe de Prométhée présenté désormais non plus comme un bienfaiteur de l’humanité mais comme un dangereux orgueilleux. Le mépris des intellectuels pour la technique expliquerait aussi pourquoi toute une série de découvertes n’ont été utilisées qu’exceptionnellement. Les ingénieurs grecs avaient à maintes reprises montré leur savoir-faire : machines de guerre, élévateurs, tunnels, transport de bateaux, détournement de fleuve, horloge à eau, vis et écrou, machine à vapeur, moulin à eau pour l’irrigation et la meunerie sont restés trop souvent au stade théorique ou ont trouvé de rares et très limitées applications.

A Rome, il en fut de même. Les techniques qu’ont prête aux Romains venaient des Etrusques, eux-mêmes tributaires des Crétois mais les Géorgiques[19] nous montrent que le paysan romain utilisait un outillage qui n’était pas plus performant que celui décrit par Hésiode sept siècles auparavant et Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle nous apprend que si, en Gaule, on utilisait des charrues plus perfectionnées qu’en Italie, ces nouveaux outils furent peu utilisés par les Romains.

De nouveau, les intellectuels, tel Sénèque, considèrent comme vulgaire le travail manuel. Cicéron fait, par exemple, cette recommandation à son fils Marcus qui étudia la philosophie à Athènes : « Voici comment on distingue entre les professions et les diverses manières de faire du gain, celles qui sont libérales et celles qui sont sordides. d’abord, on méprise tout profit odieux : tel est celui des exacteurs, des usuriers. Ensuite, on regarde comme ignobles et méprisables les gains des mercenaires et de tous ceux dont ce sont les travaux, et non les talents, qui sont payés. Car pour ceux-là, leur salaire est le prix d’une servitude. On doit aussi faire peu de cas des revendeurs en détail ; leurs bénéfices se fondent sur le mensonge. Or, la fausseté est ce qu’il y a de plus bas au monde. Tous les artisans sont engagés dans des occupations sordides : une boutique n’a rien qui puisse convenir à un homme libre. Les métiers qui méritent le moins d’estime sont ceux qui servent les plaisirs du corps : tels sont, suivant Térence : poissonniers, bouchers, cuisiniers, charcutiers et pêcheurs. Mettez si vous voulez, avec eux, les parfumeurs, les baladins et tout ce qui vit des jeux de hasard. Par contre, l’exercice des professions suivantes, dont la société retire beaucoup d’avantages, comme la médecine, l’architecture, l’enseignement des arts libéraux, est honorable pour ceux au rang de qui elles conviennent. Méprisons le commerce s’il se fait en petit ; mais s’il est important et copieux, s’il fait circuler les marchandises de tous côtés, et s’il se fait sans fraude, il ne doit plus être réprouvé. Si le négociant, content de sa fortune plutôt qu’insatiable, se retire du port dans ses terres, comme auparavant il s’était retiré de la mer dans le port, il a des droits incontestables à notre estime. Mais de tous les moyens d’acquérir, l’agriculture est le meilleur, le plus fécond, le plus doux, le plus digne d’un homme libre. Je l’ai vantée suffisamment dans mon livre de Caton l’Ancien : c’est là que vous pourrez trouver le complément de ce chapitre. »[20]

Par contre, on trouve chez Virgile l’éloge littéraire classique de l’agriculture : « O fortunatos nimium, sua si bona norint, Agricoles ! » (« O trop fortunés, s’ils connaissaient leurs biens, les cultivateurs ?)⁠[21]. Conscient des difficultés mais aussi du bien-être qu’apporte cette vie, il écrit: « Le Père des dieux[22] lui-même a voulu rendre la culture des champs difficile, et c’est lui qui le premier a fait un art de remuer la terre, en aiguisant par les soucis les cœurs des mortels et en ne souffrant pas que son empire s’engourdît dans une triste indolence. Avant Jupiter[23], point de colon qui domptât les guérets ; il n’était même pas permis de borner ou de partager les champs par une bordure : les récoltes étaient mises en commun, et la terre produisait tout d’elle-même, librement, sans contrainte. C’est lui qui donna leur pernicieux virus aux noirs serpents, qui commanda aux loups de vivre de rapines, à la mer de se soulever ; qui fit tomber le miel des feuilles, cacha le feu et arrêta les ruisseaux de vin qui couraient çà et là : son but était, en exerçant le besoin, de créer peu à peu les différents arts, de faire chercher dans les sillons l’herbe du blé et jaillir du sein du caillou le feu qu’il recèle. Alors, pour la première fois, les fleuves sentirent les troncs creusés des aunes[24] ; alors le nocher dénombra et nomma les étoiles : les Pléiades, les Hyades et la claire Arctos, fille de Lycaon[25]. Alors on imagina de prendre aux lacs les bêtes sauvages, de tromper les oiseaux avec de la glu et d’entourer d’une meute les profondeurs des bois. L’un fouette déjà de l’épervier[26] le large fleuve, dont il gagne les eaux hautes ; l’autre traîne sur la mer ses chaluts humides. Alors on connaît le durcissement du fer et la lame de la scie aigüe (car les premiers hommes fendaient le bois avec des coins) ; alors vinrent les différents arts. Tous les obstacles furent vaincus par un travail acharné et par le besoin pressant en de dures circonstances. »[27]

d’autres, plus tard, comme Marc-Aurèle ou Epictète loueront, plus généralement, le travail des mains. Et l’idée germera d’une égale dignité des hommes. Même si certaines tâches restent peu nobles, inférieures, elles ne peuvent porter préjudice à la grande fraternité humaine : « J’ai, appris avec plaisir, par ceux qui me viennent de toi, la familiarité dans laquelle tu vis avec tes esclaves. Voilà qui est digne de ta sagesse et de ton instruction. Sont-ce des esclaves ? Non. Mais des hommes. Des esclaves ? Non. Mais des compagnons de tente. Des esclaves ? Non. Mais d’humbles amis. Des esclaves ? Dis plutôt des frères en servitude, si tu réfléchis que la fortune a le même empire sur eux et sur toi. » En effet, « tu peux le voir libre comme il peut te voir esclave. Lors du désastre de Varus[28], bien des hommes de la plus haute naissance, qui passaient par l’armée pour arriver au rang sénatorial, furent ravalés par la fortune : de l’un elle fit un berger, de l’autre un gardien de cabane. Méprise ensuite un homme dont le sort peut devenir le tien, dans l’instant même où tu le méprises. Voici ma doctrine en deux mots : vis avec ton inférieur comme tu voudrais que ton supérieur vécut avec toi. »[29]

Bref, ce rapide survol nous montre qu’il ne faut pas, à l’instar de nombreux auteurs, considérer que les Anciens ont eu une « conception pessimiste » du travail⁠[30]. Nous avons rencontré diverses conceptions qui peuvent s’affronter lorsque la société se différencie ou lorsque le travail est nécessaire pour les uns et superflu pour d’autres. Et encore peut-on préciser que, si certaines aristocraties à travers l’histoire, affichent un certain mépris pour le travail, il s’agit plus d’un mépris pour le travail lucratif que pour le travail en lui-même.⁠[31]


1. Op. cit., p. 52.
2. HESIODE, Théogonie, 896.
3. HESIODE, Les travaux et les jours, 64. Pandore est la première femme, par qui tous les malheurs des hommes sont arrivés (cf. HESIODE, Théogonie, 79-82).
4. Odyssée, VII, 110. La Phéacie est une région mythique souvent identifiée avec l’île de Corcyre dans la mer Ionienne.
5. PINDARE, Olympiques, XIII, 63-87. Pégase est un cheval ailé qui fut capturé par Bellérophon avant de devenir la monture de Zeus.
6. Apollodore, III, 1, 4. Danaos est un roi légendaire d’Argos.
7. APPOLONIOS de Rhodes, Les Argonautiques, II, 1187-1189.Les Argonautes sont les héros qui s’embarquèrent sur la nef Argo pour aller conquérir la Toison d’or en Colchide (au sud du Caucase).
8. Iliade, XV, 412.
9. COMTE Fernand, Les grandes figures des mythologies, Larousse-Bordas, 1996, p. 64.
10. ESCHYLE, Prométhée enchaîné, v. 200-480. Dans cette pièce, Prométhée est puni parce qu’il s’est opposé à Zeus qui « ne fit aucun compte des malheureux mortels ; il voulait même en faire disparaître la race tout entière pour en faire naître une nouvelle. Et personne ne s’y opposait, dit Prométhée, que moi. Seul, j’eus cette audace et j’empêchai que les mortels mis en pièces ne descendissent dans l’Hadès. (…) d’enfants qu’ils étaient auparavant, j’ai fait des êtres doués de raison et de réflexion. (…) Autrefois ils voyaient sans voir, écoutaient sans entendre, et semblables aux formes des songes, ils brouillaient tout au hasard tout le long de leur vie ; ils ne connaissaient pas les maisons de briques ensoleillées ; ils ne savaient point travailler le bois ; ils vivaient enfouis comme des fourmis agiles au fond d’antres sans soleil. Ils n’avaient point de signe sûr ni de l’hiver, ni du printemps fleuri, ni de l’été riche en fruits ; ils faisaient tout sans user de leur intelligence, jusqu’au jour où je leur montrai l’art difficile de discerner les levers et les couchers des astres. J’inventai aussi pour eux la plus belle de toutes les sciences, celle du nombre, et l’assemblage des lettres, qui conserve le souvenir de toutes choses et favorise la culture des arts. Le premier aussi j’accouplai les animaux et les asservis au joug et au bât pour prendre la place des mortels dans les travaux les plus pénibles, et j’attelai au char les chevaux, dociles aux rênes, luxe dont se pare l’opulence. Nul autre que moi non plus n’inventa ces véhicules aux ailes de lin où les marins courent les mers. Voilà les inventions que j’ai imaginées en faveur des mortels (…). »
11. HOMERE, Odyssée, XIII, 366 et XXIII, 189.
12. Voici, par exemple, comment ce poète-paysan (VIIIe-VIIe s) parle de la réussite : « De la misère, on en gagne tant qu’on veut, à la va-vite ; La route est plane, et on en trouve tout de suite. Mais, devant le mérite, les dieux immortels ont d’abord mis la sueur : Le chemin qui y mène est à pic, et il traîne en longueur, Et il est rocailleux pour commencer, mais si tu arrives à son sommet, Même s’il était difficile, le voilà maintenant tout aisé ! » (In BRASILLACH R., Anthologie de la poésie grecque, Livre de poche, 1950, pp. 82-83).
13. Cf. Antigone, Stasimon I : le chœur chante : « De mille merveilles, merveille entre toutes se dresse l’homme : à travers la mer blanchissante, aux rafales du vent du Sud, il s’avance, il passe au milieu du surplomb d’ondes mugissantes. La Déesse-Mère, la Terre incorruptible, inépuisable, il la travaille de charrues qui vont et viennent chaque année, car pour la retourner il a des bêtes de gent chevaline. La race des oiseux légers, il la capture dans ses pièges ; poissons de la mer bondissante et harde de bêtes des bois, aux plis de ses filets tressés les capture l’homme inventif. La ruse lui soumet le fauve à travers plaines et montagnes ; au col chevelu du cheval il passera le double joug, que de son côté recevra le sauvage taureau des monts. Langage, aile vive, ô pensée, principes fondateurs de villes, il a maintenant tout cela ; comme il sait fuir sous le ciel même et l’importunité du gel et les traits importuns des pluies. Tête féconde et non stérile, il sait affronter l’avenir. Hadès (la mort) seul reste inévitable. Or, atteint du mal le plus grave, on le voit, l’homme trouve remède à force de subtilité. Don des arts, mystère, ô génie riche au delà de tout espoir ! ou vers le mal ou vers le bien, il confond les lois de la terre et le droit qu’il a fait le serment devant les dieux de respecter. Grand, mais rebut de la cité, qui du mal se fait un ami pour satisfaire son audace. Puisse-t-il ne s’asseoir jamais à mon foyer ni dans mon cœur, celui qui tel crime commet ! » (v.332-375).
14. Cf. Daniel-Rops : « Considérons le régime de l’esclavage antique. Du seul point de vue économique et technique, c’est un système remarquable et dont les conséquences spirituelles sont éminentes. Il met à la disposition de la société une telle quantité d’énergie à bas prix qu’il permet à l’homme libre la poursuite des fins vraiment spirituelles. (…) Ce mépris du travailleur dans la société antique (« on ne fera jamais d’un ouvrier, un citoyen ! ») est le corollaire naturel d’un état de fait qui accordait, d’un autre côté, à la pensée, une admirable indépendance. Mais ce système tendait à rendre vains tous progrès techniques, de même qu’il ne pouvait, sous peine de disparaître, modifier les conditions essentielles de la vie servile. d’une part, il était inutile de changer le régime, puisqu’il fonctionnait bien et coûtait fort peu, d’autre part l’esprit humain cherchait à justifier ce régime même, qui nous paraît abominablement injuste, mais qui était indispensable. On saisit là parfaitement cette interférence de l’économique et du technique avec l’éthique qui se retrouve à toutes les étapes de l’humanité. Aux premiers chrétiens eux-mêmes, comme aux plus nobles des philosophes antiques, l’esclavage apparaissait comme une loi naturelle, l’expression d’une volonté divine. » (Pour un avenir humain, in L’avenir de la science, Plon, 1941, pp. 255-256).
15. Cf. BARON Roger, Regards catholiques sur l’Inde, Desclée et Cie, 1959, p. 14: « L’Inde est sensible _ la vanité du monde, se livre à la recherche de la contemplation, à la quête de l’absolu. L’Occident veut la possession du monde, a le culte de l’action, ajoute progrès à progrès dans le domaine du relatif. Le christianisme a le sens de la création, ordonne la vie active à la vie contemplative, réalise la collaboration de l’homme avec Dieu. »
16. Platon développe l’idée que les arts et les métiers ont abîmé les corps des artisans et les ouvriers « de même que leur âme cassée et flétrie par la bassesse de leur travail » (République, VI, 495 d). Ils ne sont pas faits pour la philosophie qui seule forme un homme et un citoyen.
17. Xénophon, comme Platon, parle des corps et des âmes exténuées par le travail (Economique, IV, 2). Il fait dire à Socrate : « Les arts appelés mécaniques sont décriés et c’est avec raison que les gouvernements en font peu de cas. Ils minent le corps de ceux qui les exercent (…) en les forçant de demeurer assis, de vivre dans l’ombre et parfois même de séjourner près du feu. Or, quand les corps sont efféminés, les âmes perdent bientôt toute leur énergie. »
18. Pour Aristote, l’ouvrier ne peut être citoyen : « Dans les temps anciens, écrit-il, chez certains peuples, l’artisan et l’ouvrier étaient sur le même plan que l’esclave et l’étranger. Il en va encore de même à présent en beaucoup de lieux et jamais un État bien policé ne fera d’un artisan un citoyen. S’il le devient, au moins ne faut-il pas attendre de lui le civisme dont nous parlerons : cette vertu ne se rencontre pas partout ; elle suppose un homme non seulement libre mais dont l’existence soit débarrassée du besoin de se vouer aux œuvres serviles. Or quelle différence y a-t-il entre les artisans ou autres mercenaires et les esclaves, si ce n’est que ceux-ci appartiennent à un particulier et ceux-là au public ». (Politique, III, 3). A propos des esclaves précisément, il écrira : « Il existe des hommes inférieurs, autant que l’âme est supérieure au corps et l’homme à la brute : l’emploi de leurs forces corporelles est le meilleur parti qu’on puisse tirer de leur être ; ils sont nés pour être esclaves (…). Utile aux esclaves eux-mêmes, l’esclavage est juste ». (Politique, I, 1.) Plus simplement encore, Plutarque dira que les esclaves sont « les organes vivants de l’économique » (Vie des hommes illustres, Crassus, II).
19. Œuvre de Virgile (70-19).
20. De officiis I, 42.
21. Géorgiques II, v. 458-459.
22. Jupiter.
23. Sous l’âge d’or de Saturne.
24. Pirogues creusées dans un bois qui ne pourrit pas.
25. Callisto changée en ourse par Junon, forme la constellation de la grande Ourse.
26. Filet de pêche muni de pierres ou de balles de plomb.
27. Géorgiques, I, 121-146.
28. Publius Quintilius Varus, général et administrateur romain qui s’enrichit par des spoliations. En 9, en Germanie, ses trois légions furent détruites et il se donna la mort.(Mourre)
29. SENEQUE, Lettres à Lucilius, XLVII.
30. L’expression est de DELHAYE Ph. Théologie du travail, in L’ami du clergé, 18-7-1957, p. 29. L’auteur distingue encore la « conception optimiste des modernes » puis la « conception mélioriste de la « philosophie chrétienne ».«  Cette dernière considère que le travail est naturel à l’homme et que s’il a un caractère pénible, on doit chercher à alléger cette peine.
31. Cf. LECLERCQ J., op. cit., pp. 55-61.