⁢b. L’avènement de la bourgeoisie.

La rupture entre le capital et le travail est consacrée⁠[1] et apparaissent avec l’importation des métaux précieux d’Amérique, des spéculateurs comme Jacques Cœur⁠[2] qui fut grand argentier de Charles VII ou la famille catholique Fugger⁠[3] en Allemagne qui subit les foudres de Luther.

En même temps, le travail il des métaux s’affirme ici et là, en Europe, grâce à de nouveaux procédés mécaniques et on va assister à la naissance de grandes dynasties métallurgiques.

A la tripartition classique va se mêler une autre partition où l’argent va rivaliser avec les valeurs spirituelles. A la hiérarchie selon l’ »honorabilité » s’ajoute une hiérarchie selon la puissance économique L’aristocratie traditionnelle va être concurrencée par une puissante bourgeoisie qui souvent recevra, pour les services sonnants et trébuchants rendus au prince, armoiries et titres.

Cette bourgeoisie va dicter ses lois au travail.

Dans les villes marchandes, les riches bourgeois coordonnent l’ouvrage de divers ateliers spécialisés nécessaires aux différentes opérations de fabrication. Ces capitalistes doivent rassembler d’importants capitaux pour acheter, parfois au loin, les matières premières et puis les vendre. Ils vont jouer un rôle politique important et, à travers leurs associations, hanses, guildes, compagnes, imposer leurs lois et s’assurer des monopoles.⁠[4]


1. Cf. PIRENNE H. : « dans la grande industrie (…) le capital et le travail se sont dissociés » (Histoire économique et sociale du Moyen Age, PUF, 1969, p. 161).
2. 1395-1456.
3. Hans (+1409), Andreas (1388-1457), Jakob Ier (+1469) et surtout Jakob II surnommé « le riche » (1459-1525). Celui-ci établit solidement la fortune de la famille par le commerce et des entreprises minières. Il fut le financier des empereurs Maximilien et Charles Quint et finança aussi la construction, à Augsbourg, d’une cinquantaine de maisons pour les pauvres artisans. Son neveu Anton (1493-1560) reçut droit de battre monnaie et finança la lutte contre les protestants. (Mourre).
4. HEERS J., op. cit., pp. 67-68.